Tour des Etats unis: 50 états en 50 livres.

3-Illinois

Chicago en 1892 vit au rythme des préparatifs de l’Exposition Universelle. Beaucoup d’artistes étrangers arrivent en Amérique pour les préparatifs. Parmi eux, le sculpteur Léon Grandin accompagné de son épouse Marie. Cette dernière va tenir le journal des 10 mois passés sur place qui constitue la matrice du récit qu’elle va publier en 1894.


Avec son style enlevé, son enthousiasme, elle nous fait visiter Chicago et ses environs. Si elle sacrifie au tourisme en visitant les chutes du Niagara elle s’attache surtout aux détails qui font les petites choses du quotidien et qui rendent son récit vivant. Curieuse, elle s’intéresse aussi bien aux pensions de famille qu’elle fréquente et qui lui permettent de voir comment vivent les américains, qu’aux écoles, qu’aux transports en commun et aux abattoirs sans oublier évidemment l’Exposition Universelle en train de se monter. Elle compare les systèmes éducatifs français et américain, s’indigne de la façon dont on abat le bétail dans les immenses abattoirs qu’elle qualifie de « cité des hécatombes », de « ménageries funèbres », du sort réservé aux Indiens: « Le pittoresque y est rehaussé par des résidences d’Indiens conquis. Il y a ainsi toute une agglomération de ces pauvres aborigènes vivant (…) en un emprisonnement plus large que celui d’un cachot, mais qui est toujours la privation de l’indépendance, de la liberté. » C’est d’ailleurs bien cette notion de liberté qui lui est chère et qu’en tant que femme elle ne parvient pas à obtenir en France, pays où elle va « retrouver le dédain, la méprisante pitié » des hommes. L’ouvrage se termine sur un cri d’espoir « Je reviendrai ! ».
Ainsi, en plus d’être un récit de voyage passionnant ce texte est aussi l’histoire d’une émancipation.

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